SAUVÉS PAR LA GRÈVE !

Pour une fois Roméo et Juliette ne sont pas morts... C'était à Toulon, le dimanche 4 juin, où devait se tenir à 14 h 30 la première des trois représentations prévues pour cet opéra de Gounod. Des préavis de grève avaient été émis, et l'on avait prévenu les spectateurs qu'il y aurait sans doute annulation.
L'opéra a quand même ouvert ses portes à 13 h 45, et des spectateurs en nombre limité se sont installés. Dans la fosse la plupart des musiciens ont ajusté leurs instruments.
Mais à 14 h 30 précises une voix sortie des hauts-parleurs a annoncé l'annulation de la séance, pour fait de grève d'un certain nombre de choristes et de musiciens. Les places seraient remboursées.


Pour ceux que cela intéresse, voici les raisons de cette grève :


Sans entrer dans le débat de fond on notera quand même que le public a été pris en otage par la direction, qui a attendu de compter les grévistes et les non-grévistes pour annuler. Et qu'aucun membre de la direction n'a eu l'élégance de venir l'annoncer de vive voix (un opéra c'est quand même fait pour cela), préférant une expression anonyme par hauts-parleurs.

Alors, dans ce bel opéra construit par Charles Garnier, même les fastueuses banquettes des toilettes furent désertées...


PS : le hasard a voulu que fussent présents à cette mémorable séance simultanément la présidente et le trésorier de notre association l'Ensemble Vocal des Cévennes. Craignant le risque de contagion de l'esprit de grève chez les choristes, ils ont décidé sur place même de proposer au prochain CA deux mesures :
- diminution par 2 des salaires des choristes prenant des responsabilités pour la mise en oeuvre de notre opéra,
- multiplication par 3 des salaires des choristes.